Le burnt-out ou épuisement professionnel
Le ‘burn-out’, également dénommé syndrome d’épuisement professionnel se manifeste par un stress professionnel installé dans le temps, affectant la personne au plus profond de son être. Les exigences actuelles dans le monde du travail mais aussi sociales nous poussent à être toujours de plus en plus compétent(e), disponible et performant(e).
De manière au départ presque naturelle, nous avons tendance à mettre en oeuvre tout notre possible afin de satisfaire les demandes hiérarchiques (ou nos propres exigences). Quitte à dépasser nos limites… Il est communément accepté que la capacité de dépassement de soi est une valeur recherchée voire très fortement recommandée dans le travail. Une personne qui ‘résiste bien à la pression‘, qui ne ‘compte pas ses heures’, qui est polyvalente et qui en plus ‘ne demande jamais rien’ renvoie l’image de quelqu’un qui ‘gère‘, donc une image idéale.
Nous sommes capables de beaucoup. Trop. Beaucoup trop. Sous couvert d’une pseudo-valorisation d’accomplir un travail titanesque, vient s’installer, petit à petit, une surchage de travail que l’on ne soupçonne pas, puisque nous sommes (ou pensons être) si compétent(e) et endurant(e). Bien souvent, nous courrons après une reconnaissance qui n’arrive jamais.
Sauf qu’à en faire toujours plus pour ne surtout pas perdre notre image parfaite et idéale, nous nous retrouvons ‘à bout‘. On n’en peut plus. C’est dans cette brèche que va venir s’installer cette fatigue physique, cet épuisement moral. Et de manière tout aussi insidueuse, le burnt-out va oeuvrer en silence. Longtemps. Et comme je le constate auprès de mes patient(e)s, notre capacité à endurer nous conduit à cacher ce mal-être, au risque de se voir qualifier d’incompétent(e), de ne pas résister à la pression, de ne pas répondre assez vite et assez bien aux demandes. Cela entraine un sentiment de dévalorisation de soi teinté d’échec, pouvant se manifester jusqu’à créer une coupure familiale, mais aussi une surtout une scission avec soi-même.
C’est souvent à ce moment-là que l’on décide de consuler un médecin et l’avis d’arrêt de travail vient qualifier le burn-out, les mots sont enfin posés. En parallèle, un suivi psychothérapeutique soutenant et étayant permet de rééquilibrer et de retrouver une estime de soi mise en pièces, de déculpabiliser et de réinstaurer un contact émotionnel avec soi-même.